Objets
la sexualité n’a plus d’objet : elle est désormais complètement déconnectée de toute forme de reproduction. Nous n’avons plus forcément besoin de faire l’amour pour avoir des enfants. La sexualité peut donc, potentiellement aller dans toute les directions, chaque individu va devoir réinventer sa sexualité ».
c’est une nouvelle génération de signes et d’objets qui se lève avec la révolution industrielle. Des signes sans tradition de caste, qui n’auront jamais connu la restriction de statut – et qui n’auront plus à être contre-faits, puisqu’ils seront d’emblée produits sur une échelle gigantesque. Le problème de leur singularité et de leur origine ne se pose plus : la technique est leur origine, ils n’ont de sens que dans la dimension du simulacre industriel. C’est-à-dire la série
Il se fait connaître en 1970 avec un essai qui fait du bruit, La Société de consommation ­. C’est la fin des « trente glorieuses », on frise le plein-emploi, les grands magasins ne désemplissent pas, la publicité envahit l’espace. Baudrillard fait ce constat historique : désormais, l’individu ne consomme plus pour satisfaire des besoins élémentaires, mais pour assouvir des désirs attisés par le marketing, se différencier des autres, rivaliser avec eux. Le shopping devient la quête moderne du bonheur. La nouvelle « morale ». L’objet, observe-t-il, a pris le pas sur le sujet, qui vit « comme une liberté (…) ce qui est contrainte d’obéissance à un code ». La personne est réifiée. Aliénée par la marchandise.
Un sexe libre sans danger, comme un désir libéré sans effroi, n’existe pas : seule « la pornographie » y croit encore
nous sommes projetés au cœur d’une combinaison fatale des mondes médiatique, télévisuel, publicitaire, culturel – un vortex géant d’écrans, de battage informationnel et symbolique, d’actualités dramatiques et de technologies qui captent toute notre attention, notre imaginaire, nos corps.